Le 21 avril 2002, un choc avait lieu lors de la qualification pour le second tour de l’élection présidentielle de Jean-Marie Le Pen. Si le traumatisme à gauche était important, la société exprimait massivement son rejet de l’extrême droite, de ces idées et de son projet. Qu’on le nomma « rempart », « digue » ou « front républicain », il y avait alors unanimité de l’extrême gauche à la droite républicaine pour dire que ce parti ne devait jamais gouverner. Nous avions en souvenir les drames du passé et la nature de ce camp politique.
19 ans plus tard, la digue est percée de toutes parts.
Dans les médias, d’abord. En 2002, tous ou presque s’étaient faits l’écho du danger des thèses du Front National. Aujourd’hui, ils sont saturés par les mots, les thèmes chers à l’extrême droite pour décrire notre société et offrent si souvent une tribune sans filtre à celles et ceux qui les défendent ou les légitiment.
A droite, ensuite. Quand Gérald Darmanin, ministre d’un gouvernement « ni droite-ni gauche » ne parvient pas à montrer une différence claire entre sa ligne politique et celle de Marine Le Pen, il entretient cette confusion délétère, dans l’espoir de remettre en scène le duel du deuxième tour de 2017. Pire, ce duel à fleuret mouchetés n’a servi qu’à faire parler la droite extrême à l’extrême droite.
A gauche, enfin. Ce n’est pas parce que la droite perd ses repères républicains que la gauche doit accepter passivement chaque offensive. Et qu’avons-nous eu comme débats ces dernières années ? La stigmatisation des migrants, la remise en cause des droits de l’Humain, la haine des musulmans… Nous sommes en pleine confusion des concepts et en quête facile de bouc-émissaires.
Ce n’est pas la stratégie, assumée, de « dédiabolisation » de Marine Le Pen qui porte ses fruits, mais la propagation insidieuse de ses idées dans la société. Quand le ministre Jean-Michel Blanquer voit plus facilement des fascistes à l’UNEF qu’au Rassemblement National, l’heure est grave.
A l’heure où des enjeux majeurs s’annoncent, Génération·s s’engage sans hésitation pour dénoncer les propos, les allusions, le complotisme et les raccourcis dangereux de la droite extrême. Ils sont vecteurs de haine et fragilisent notre cohésion républicaine. Impossible pour notre mouvement de se taire quand les leçons tirées de l’Histoire semblent s’estomper.
A nous, de rendre criant les relents racistes et rappeler sans cesse que l’idéal sécuritaire et rassurant rabâché par la droite extrême n’est qu’un mirage et provoquerait le naufrage de notre démocratie.
Pour Génération.s, la réponse à la crise, comme le combat contre l’extrême droite, passe par le rassemblement de la gauche et des écologistes, seul à même de construire un futur désirable qui allie ambition écologique et justice sociale. C’est la condition pour faire reculer, dans les esprits et les urnes, la menace fascisante qui prend aujourd’hui la démocratie en otage.
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