#6novembre15h35 : des solutions maintenant pour l’égalité professionnelle

Par Génération•s

Le gouvernement continue de brasser du vent sur la question de  l’égale rémunération des femmes et des hommes. Il est pourtant possible de mettre un terme à ces inégalités. Génération·s fait des propositions.

Le 3 novembre 2018 se tenait la journée européenne de l’égalité salariale. Elle marque la date à laquelle les femmes de l’Union européenne commencent à travailler gratuitement étant, en moyenne, payées 16,2% de moins que leurs collègues masculins, selon Eurostat.

En 2018 en France, les femmes arrêtent d’être payées le 6 novembre à 15h35, le salaire horaire brut des femmes étant de 15,2% inférieur à celui des hommes. Ce chiffre n’illustre cependant pas complètement l’inégalité salariale qui s’élève à 23,7%, différence qui s’explique notamment par la surreprésentation des femmes dans certains secteurs professionnels moins rémunérés ainsi que dans les emplois à temps partiel, le plus souvent de manière subie. Mais, ces facteurs structurels mis de côté, un écart de 9% subsiste, relevant de pures discriminations. Ces inégalités ont de plus un impact majeur sur le niveau des retraites des femmes, inférieures de 36,6% en moyenne à celles des hommes.Alors que le principe de l’égale rémunération des femmes et des hommes a été inscrit dans la loi en 1972, le gouvernement continue de brasser du vent sur cette question. Il est pourtant possible de mettre un terme à ces inégalités. D’autres pays l’ont fait, comme l’Islande qui s’est doté en 2017 de la loi la plus exigeante au monde en matière d’égalité salariale. Afin d’atteindre l’égalité salariale Génération·s propose :

– La revalorisation des métiers majoritairement occupés par les femmes et la révision des critères de pénibilité pour mieux prendre en compte les métiers pénibles à dominante féminine par le biais de négociations de branche.

– L’obligation de transparence des salaires au sein des entreprises, l’alourdissement des sanctions financières prévues pour les entreprises ne respectant pas la loi, et le renforcement de l’inspection du travail afin de contrôler son application et de sanctionner les entreprises hors-la-loi.

– Le développement de campagnes de sensibilisation en faveur de la mixité des métiers.

– L’anonymisation des CV pour que les femmes cessent d’être discriminées dans l’accès à de nombreux postes, notamment ceux à hautes responsabilités. Un « testing » de la Fondation des Femmes vient d’ailleurs de mettre en avant qu’une femme postulant à un emploi considéré comme masculin a 22% de chances de moins de se voir proposer un entretien.

– L’extension de l’action de groupe pour permettre à des femmes ayant subi des discriminations salariales, ou étant bloquées dans leur carrière en raison de leur genre, de poursuivre collectivement leur employeur.e devant la justice.

– La création d’un service public de la petite enfance pour permettre aux femmes de concilier plus facilement vie personnelle et vie professionnelle.

– L’allongement du congé paternité dont 11 jours obligatoires – promesse d’Emmanuel Macron bafouée par l’opposition du gouvernement français à un projet de directive européenne visant à améliorer le congé parental.

– La revalorisation le minimum vieillesse pour permettre aux femmes retraitées de vivre dignement.

– Le maintien du système de retraite par répartition car tout système de retraite à points pénalise les carrières interrompues et les bas salaires, caractéristiques de celles des femmes. Il faut en revanche permettre une surcotisation des salarié.e.s à temps partiel au système de retraite pour mettre fin à la double peine des femmes partant à la retraite, qui cumulent aujourd’hui petits salaires et interruptions de carrières.

Enfin, les femmes sont les premières à subir des emplois précaires, mal payés, à temps partiel. Le libéralisme heureux est une illusion particulièrement dangereuse pour les femmes qui sont toujours les premières à subir l’affaiblissement de nos protections collectives. Il n’y aura pas d’égalité salariale sans de véritables mesures permettant de réduire la précarité de l’emploi.  La mise en place du revenu universel souhaité par Génération.s permettrait par exemple de donner plus de pouvoir d’achat aux travailleur.se.s précaires, qui sont en grande majorité des femmes.

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