La situation au Chili est très préoccupante. Elle est le fruit de dizaines d’années de politiques libérales austéritaires dont le pays a été le laboratoire depuis l’arrivée au pouvoir par le Général Pinochet via un coup d’Etat. La hausse du prix du ticket de métro n’a été que l’étincelle qui a mis le feu au poudre dans un pays qui vit dans le paradoxe permanent d’être le pays d’Amérique du Sud au plus fort revenu par habitant mais également le plus inégalitaire.
Comment ne pas relever les similitudes existant dans de nombreux pays à travers le monde de cette prise de conscience des inégalités par des populations dépourvues d’expression démocratiques réelles.
Nous sommes très inquiets de la tournure que prend la situation. En effet le gouvernement chilien a pris des mesures d’exception avec un couvre feu et la déclaration de l’Etat d’urgence. L’ordre public est aujourd’hui dans les mains d’un général. Cette décision ne peut qu’attiser la révolte de la majorité de la population qui n’a jamais pu régler son contentieux avec l’histoire de la dictature.
Nous considérons comme irresponsables les déclarations du Président Piñera qui déclare comme un état de guerre ce qui est de fait une lutte des classes qui transforme ses moyens d’intervention dans une société chilienne duale au système constitutionnel exsangue et à la démocratie douteuse.
Nous apportons notre soutien aux parlementaires chiliens qui dénoncent ces décisions et caractérisent avec justesse la situation comme une crise sociale dans un régime libéral aveugle.
A ce stade nous demandons au gouvernement d’Emmanuel Macron de suspendre sa participation à la COP 25 qui doit se dérouler à Santiago en décembre, et de condamner fermement la répression engagée par le gouvernement Piñera et qui a fait à ce jour plusieurs morts.
Roberto Romero, Responsable des affaires internationales de Génération•s
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