De la poudre de perlimpimpin pour les plus pauvres !

Par Génération•s

La stratégie pauvreté présentée enfin ce matin n’est autre qu’une grossière opération de communication visant à maquiller une stratégie budgétaire injuste et immorale qui prend aux plus pauvres pour redonner aux plus riches.

Malgré de longs mois d’attente, aucune réponse d’ampleur n’est apportée aux 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans notre pays, ni à toutes celles et ceux qui ne recourent plus à leurs droits : pas d’augmentation des minimas sociaux, d’ouverture du RSA aux moins de 25 ans, ni de mesure sur l’automatisation d’accès aux prestations sociales, alors qu’un tiers des personnes n’y ont pas recours. Esquiver l’urgence d’augmenter le pouvoir d’achat des plus pauvres, c’est rater l’essentiel !

Le gouvernement aura renvoyé les rares annonces ayant un impact budgétaire aux collectivités et à une mise en œuvre soumise au bon vouloir de Bercy, dont on sait qu’il abhorre les dépenses sociales. Pire, on maquille des baisses budgétaires en hausse. Preuve en sont les crédits supplémentaires annoncés pour l’hébergement alors même que le secteur subit en ce moment même le plus grand plan d’austérité jamais connu. Ultime pied-de-nez quand on se souvient de la promesse d’Emmanuel Macron : « 0 SDF à la rue d’ici fin 2017 ».

Nous nous félicitons que l’une des seules mesures positives ait été empruntée au programme de Benoît Hamon

Nous nous félicitons que l’une des seules mesures positives ait été empruntée au programme de Benoît Hamon : fusionner l’aide à la complémentaire santé et la CMU-C est un pré-requis indispensable pour permettre à tou-te-s d’accéder dignement à la santé. Mais là aussi sans automaticité et moyennant finance de la part des moins pauvres parmi les pauvres. Où sont les propositions pour lutter durablement contre les inégalités d’accès aux soins ? Qu’en est-il de nos concitoyen-nes qui n’arrivent plus à trouver un médecin près de chez eux-elles, aux personnes pour qui la maladie reste un motif d’exclusion, dont la précarité aggrave l’état de santé, au malaise des soignant-es, à ces enfants exclus des politiques de prévention parce qu’étrangers ? 

Emmanuel Macron voudrait nous faire croire que quelques annonces d’apparence sociale vont faire oublier à nos concitoyen-nes les coups de massue envoyés chaque jour en direction des plus pauvres.

Les choix d’aujourd’hui ne font que dégrader notre société de demain

Mais les Français-es n’oublieront pas la baisse des APL et le gel des prestations sociales pendant qu’on supprimait l’ISF. Ils n’oublieront pas que des Restos du Cœur ont du suspendre, deux mois avant l’hiver, la distribution de repas chauds à cause de la suppression des contrats aidés. Ils n’oublieront pas les petites phrases indécentes sur les chômeurs qui paressent, les malades qui simulent, les pauvres qui profitent.

Génération•s exprime sa colère face à ce gouvernement qui exclut au lieu d’inclure, qui sépare au lieu de réunir, qui oppose au lieu de rassembler. Les choix d’aujourd’hui ne font que dégrader notre société de demain, une société qui fort heureusement possède des forces bien plus grandes que celle de l’argent : la fraternité, la solidarité, l’entraide, la tolérance, la bienveillance. C’est dans ces forces qu’il nous faut puiser collectivement pour construire un modèle de société qui mettra la justice sociale en son cœur.

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