Texte adopté par le Parlement de Génération·s le mardi 3 décembre 2024
Frappé d’illégitimité dès sa désignation par le Président de la République, le gouvernement minoritaire de Michel Barnier est tombé.
Compromis dans une alliance objective avec l’extrême-droite, dont il a repris le langage, le programme et sollicité le soutien, ce gouvernement a donc subi la censure de l’Assemblée.
L’échec et le déshonneur, en même temps.
Depuis la décision irresponsable d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée, le pays traverse une crise institutionnelle inédite dans l’histoire de la 5e République.
Refusant de se plier au résultat du suffrage qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête, le Président assume un coup de force démocratique qui place de facto l’extrême-droite au centre du jeu en position d’arbitre, et prépare ses succès à venir.
La responsabilité de la Gauche et de l’Ecologie est de conjurer ce scénario funeste et de proposer aux Françaises et aux Français, qui espèrent et se désespèrent, un débouché politique immédiat ainsi qu’un horizon mobilisateur pour préparer les prochaines échéances électorales.
Or, quel spectacle donne-t-on aux Françaises et aux Français ? Celui d’une coalition politique de circonstance, incapable de s’organiser pour durer et pour porter les espoirs des millions de Françaises et Français qui nous observent médusés.
Pourtant, l’avènement du NFP a levé un immense espoir à travers le pays. Il semblait pouvoir enfin éloigner le spectre des gauches irréconciliables, et nous préparait à gouverner ensemble, autour d’un programme de rupture qui ferait du bien aux Françaises et aux Français.
Qu’a-t-on fait de cet acquis précieux – et presque miraculeux, au regard de la dispersion et de la violence qui ont marqué la campagne européenne ?
Pas grand-chose. Les vieux réflexes hégémoniques refont surface, et il apparait clairement que certains de ceux qui ont noué un accord électoral comptaient bien le faire voler en éclat pour retourner à leurs affrontements stériles, dès le lendemain des législatives.
A Génération·s, nous considérons que cette attitude est irresponsable.
Alors que l’extrême-droite progresse partout dans les têtes et dans les urnes, nous estimons que l’union est un facteur de dynamique pour notre camp, et que nous n’avons plus les moyens de nous en priver.
Certes, cette union ne se décrète pas. Elle ne pourra prendre corps qu’autour d’un projet de société exigeant et ambitieux, en rupture avec le modèle actuel qui disloque notre pays, et en s’appuyant sur les puissantes forces sociales qui composent notre pays.
Alors il est temps, pour les hommes et femmes qui refusent l’affrontement des deux gauches prétendument irréconciliables, de s’organiser.
Les appels se multiplient, à l’initiative de personnalités ou de partis attachés à l’union et fidèles à l’esprit du NFP.
Génération·s a toujours plaidé pour emprunter ce chemin. Nous nous réjouissons que ces voix se fassent entendre de plus en plus fortement. Pour être entendues, elles ne peuvent se limiter à des coups de communication, mais doivent marquer le début d’un travail sérieux, humble et collectif pour rendre à nouveau la gauche audible, désirable et donc en capacité de l’emporter.
Nous proposons donc aux émetteurs et émettrices de ces appels ainsi qu’à celles et ceux souhaitant participer activement et sérieusement à ce travail de se réunir pour l’entamer ensemble à travers trois chantiers :
- Préparer un processus unitaire pour l’élection présidentielle permettant de créer une dynamique d’espoir et de victoire au second tour.
- Proposer rapidement un gouvernement capable de succéder à celui de Michel Barnier et de faire voter des mesures de progrès social et écologique d’urgence.
- Construire dans les prochains mois, avec les Françaises et les Français, le projet de société qui réponde à leurs aspirations profondes et leurs préoccupations quotidiennes.
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