Depuis un mois nous assistons à une démonstration sans précédent de la puissance de l’idéal de solidarité dans notre pays. Solidarité interprofessionnelle, solidarité intergénérationnelle, ce qui unit les manifestant.es, les grévistes et les millions de Français.es opposés à la réforme des retraites est bien plus fort que l’obstination gouvernementale à détruire le régime de retraites par répartition et à diviser les citoyen.nes.
On voit d’ailleurs que le gouvernement commence à flancher : on nous parlait d’un régime universaliste ? Ce sont aujourd’hui 8 professions qui bénéficieraient en fait d’un régime « spécifique ». On nous parlait d’un âge-pivot fixé à au moins 64 ans ? On entend aujourd’hui que ce serait peut-être temporaire.
Mais nous ne sommes pas dupes et ne nous laisserons pas embobiner par ces miettes quand c’est l’ensemble des pensions qui baisseraient avec ce projet de loi, et l’ensemble des salarié.es qui devraient partir plus tard à la retraite. Ce projet ne répond ni aux attentes des Français.es ni à une quelconque urgence budgétaire, et ne génère que de la peur et de la colère. Il faut désormais que le gouvernement soit à la hauteur de ses responsabilités et retire cette réforme inutile et dangereuse. Car c’est bien le gouvernement qui est à l’origine du blocage inédit des transports en commun et du transport ferroviaire, qui apprend à ses dépens ce qu’il coûte de mépriser les travailleur.ses et leurs représentant.es.
Avec ce projet, le gouvernement montre finalement son vrai visage. Celui d’une caste qui ne combat pas le mur de l’argent mais qui l’incarne, impunément, décorant ainsi le PDG du fond d’investissement BlackRock France, géant de la finance mondiale, en pleine contestation d’un projet taillé pour cette entreprise et d’autres qui se frottent les mains à l’idée de la capitalisation vers laquelle il poussera les Français.es à coup sûr.
Le gouvernement joue le pourrissement du mouvement. Pourtant, les Français.es le soutiennent toujours majoritairement malgré les difficultés quotidiennes qu’il génère. Puisque le Président a confirmé sa surdité lors de ses vœux, il est temps que les Français.es se fassent entendre, après deux ans et demi d’un projet inédit d’aggravation des inégalités et de détricotage de l’Etat social.
Les membres et représentant.es de Génération.s participeront aux manifestations du jeudi 9 et du samedi 11 janvier partout en France et y exigeront le retrait de ce projet antisocial et antiécologique car il repose sur l’objectif d’une croissance infinie. Au contraire, nous prônons la redéfinition de notre modèle de développement : réduction du temps de travail pour le partager, y compris tout au long de la vie, mise en place de la taxe robot pour dégager de nouvelles ressources pour financer la protection sociale, mise en place progressive du revenu universel d’existence pour redéfinir le rapport au travail, reconnaissance élargie de la pénibilité du travail, renforcement des droits et des protections des travailleur.ses uberisé.es. Nous défendrons également toutes ces propositions dans les réunions et événements unitaires à venir avec les autres formations de gauche et les syndicats.
Alors que de nombreux grévistes sont en grande difficulté financière, nous appelons chacune et chacun à contribuer dans la mesure de ses moyens aux caisses de solidarité mises en place pour garantir la continuité de la grève et faire gagner la solidarité.
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