Fin du Grand débat : Emmanuel Macron doit augmenter les salaires

Par Génération•s

Depuis des mois le mouvement des gilets jaunes agit comme un révélateur des maux de la société française. Les inégalités qui s’enracinent d’une génération à l’autre, des pans entiers du territoire national abandonnés par l’État, le déclin industriel continu, la précarisation grandissante des jeunes, des femmes et des catégories populaires, le refus d’aborder de front l’impératif de la transition écologique, le déni quasi-général devant les mutations du travail, tout ceci a fait le terreau explosif d’un mouvement social original et protéiforme ne répondant à aucun des codes politiques habituels. Le message des ronds-points est limpide : écoutez-nous, respectez-nous et agissez !

Selon un suspens méthodiquement organisé, toute la France est donc suspendue aux lèvres d’un seul homme qui promet des annonces « puissantes ». Sans préjuger du contenu de l’oracle présidentiel, le mouvement Génération-s considère qu‘il n’y aura rien de puissant :

• Si la répartition des richesses reste inchangée. 
Il faut absolument en finir avec le tabou des salaires. Voilà le vrai tabou de la société française. Il est urgent de briser le carcan de l’austérité et de la « désinflation compétitive » pour rémunérer correctement les salariés. Il faut organiser une grande conférence salariale pour fixer une trajectoire d’augmentation des salaires, branche par branche. Comment s’étonner du malaise de millions de nos concitoyen.ne.s à qui l’on parle toute la journée de « valeur travail » quand leurs salaires stagnent depuis des années pendant que d’autres s’enrichissent en dormant ? Le Parlement européen a voté l’objectif d’un SMIC européen à 60% du salaire moyen soit 1350 euros pour la France. Prenons la tête de ce mouvement vers une élévation des standards sociaux en Europe : il faut augmenter immédiatement le SMIC de 170 euros nets. 

• Si l’hôpital public et l’école de la République ne font pas l’objet d’un plan d’investissement exceptionnel.

• Si la France n’engage pas l’humanisation de la prise en charge des seniors grâce à une diminution significative du reste à charge des résident.e.s en EHPAD, l’embauche de milliers d’aides soignant.e.s et personnels des maisons de retraite et enfin l’augmentation de l’aide au maintien à domicile pour les personnes âgées. 

• Si la France ne change pas de modèle de développement et n’engage pas la transition écologique grâce à une fiscalité fondée sur le principe pollueur payeur. Qui peut comprendre que celui qui fait un plein de gasoil pour circuler paye la transition et que le premier contributeur en émission de CO2 en France, le groupe Total soit exempté de toute contribution à la lutte contre le dérèglement climatique ?

 • Si Emmanuel Macron discute de tout sauf des privilèges. Les siens tout d’abord, en refusant de prendre acte de l’impasse démocratique de la Vème République. Il faut rétablir l’équilibre des pouvoirs entre un parlement réhabilité, une justice indépendante et respectée, des médias libres des pressions économiques et politiques, et des citoyen.ne.s remis au cœur de la démocratie grâce notamment au référendum d’initiative citoyenne. Le RIC n’est pas un danger s’il est préparé par un vrai débat associant citoyen.ne.s tiré.e.s au sort, ONG, partenaires sociaux et élu.e.s. Les Français sont prêts pour des débats responsables pour peu qu’on leur fasse confiance.

A ces conditions, Emmanuel Macron ferait preuve de vertu et tournerait le dos à ce qui a fait la marque de fabrique de son quinquennat et a précipité les Française.s dans la rue :  la corruption de l’esprit public, qui place l’intérêt d’une poignée d’individus au-dessus de l’intérêt général. Changer est urgent. Changer est possible. Génération.s se battra aux côtés des citoyen.ne.s pour que la vertu républicaine recouvre droit de cité dans notre pays.

aucun commentaire

Écrire un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *