Si le transport le moins polluant consiste à éviter au maximum les déplacements, le transport de marchandises est lui, absolument indispensable pour relier les régions, les pays européens entre eux pour y échanger, commercer et participer à la transition écologique.
Alors que la libéralisation imposée, il y a 17 ans, devait stimuler ce marché en attirant de nouveaux clients, améliorer la qualité du service et devenir parfaitement rentable, le bilan est tout autre. L’émiettement qui en a résulté a fait perdre 51% des parts de Fret SNCF et a contraint à réduire son personnel de 15000 à 5400 sur 15 ans.
Alors que Fret SNCF était dans un état pitoyable après ces années de privatisation et de délaissement, son avenir est fortement dépendant des investissements que lui seront accordés par l’État et les collectivités publiques.
Le manque de fiabilité des infrastructures, la priorité accordée aux trains de voyageurs et aux grandes lignes par rapport aux convois de fret expliquent les difficultés du fret ferroviaire en France.
La Convention citoyenne pour le climat préconisait le doublement de la part modale du fret ferroviaire d’ici à 2030.
Pour pallier la vétusté avérée du réseau français (33 ans en moyenne et des rails de 60 à 70 ans) qui pénalise l’efficacité de son exploitation, le financement de la rénovation du réseau français est absolument indispensable. C’est d’une vingtaine de milliards supplémentaires sur dix ans qui sont nécessaires pour bénéficier d’un réseau moderne, performant et répondant aux enjeux de la transition écologique.
Pourtant, en assurant 50 % du transport ferroviaire de marchandises en France (produits alimentaires, produits chimiques, minerais, produits industriels, produits manufacturés, automobiles, …) Fret SNCF, très longtemps déficitaire, a été bénéficiaire en 2021 et 2022.
En effet, le transport ferroviaire de marchandises avec 35,8 milliards de tonnes-kilomètres enregistre enfin une nette hausse (+14,3%) en 2021 par rapport à l’année 2020. Cette dynamique commencée en 2018 se poursuit chaque année et mérite d’être encouragée et soutenue. Est-il utile de rappeler que le fret ferroviaire en divisant par 14 les émissions de CO2 par rapport au transport routier participe efficacement à l’objectif pour 2050 de neutralité carbone visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5° suivant les accords de Paris de 2015 ?
Au lieu de cela, le plan du gouvernement propose entre autres d’abandonner à des concurrents les « trains dédiés ». Ces trains de marchandises réguliers, affrétés par des clients uniques, pèsent 30 % du trafic et 20 % du chiffre d’affaires de Fret SNCF (750 millions d’euros environ).
Fret SNCF avait auparavant bénéficié entre 2007 et 2019 d’un soutien de 5,3 milliards d’euros pour éponger sa dette financière. A Bruxelles, la Commission européenne veut déclarer illégale et déloyale cette aide, ce qui pourrait entraîner la faillite de la filiale.
Cette position de la Commission européenne est inacceptable !
- Génération·s condamne fermement ce qui s’apparente à une énième casse d’un service public essentiel et vise à offrir sur un plateau ce marché du transport aux entreprises privées.
- Génération·s dénonce les règles européennes en matière d’aide des Etats, exige la révision de ces règles qui compromettent les objectifs européens du doublement du trafic fret à l’horizon 2050.
- Génération·s exige que l’État participe et contrôle le développement du fret ferroviaire en participant à la modernisation du réseau et en protégeant les salarié·es de la filiale Fret Sncf.
- Génération·s, pour renforcer la lutte contre le climat, atteindre l’objectif de réduction de 55% des émissions de gaz à effets de serre à l’horizon 2030 et protéger les travailleur·ses est prêt à ne pas respecter certaines règles européennes contraignantes socialement et écologiquement.
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