Après avoir révélé hier sur CNEWS la mobilisation du CNRS pour mener une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a récidivé cette après-midi à l’Assemblée Nationale.
Devant la représentation nationale Frédérique Vidal a précisé ses propos, annonçant qu’elle allait demander un bilan de l’ensemble des recherches réalisées en France avec une attention particulière sur celles portant sur le « postcolonialisme ».
En reprenant la rhétorique de l’extrême droite Madame Vidal jette l’opprobre sur toute une profession au nom d’un concept inventé de toute pièce et qui ne repose sur aucun fondement scientifique si ce n’est l’obsession de quelques-uns.
Alors que des étudiant.e.s n’arrivent plus à se nourrir et à payer leurs loyers, que sept sur dix s’inquiètent pour leur santé mentale et qu’ils n’ont jamais été en aussi grand nombre à mettre fin à leurs jours, la Ministre tente de mettre en place un grossier contre-feux.
Alors que le Parlement s’apprête à débattre du projet de loi Climat, la Ministre de l’ESR aurait été inspirée de présenter un plan d’action massif pour développer la recherche environnementale.
Nous tenons à rappeler à Madame Vidal que la liberté de recherche académique a été consacrée par le Conseil Constitutionnel au rang de principe fondamental reconnu par les lois de la République.
Si aujourd’hui des enseignant.e.s sont « empêché.e.s » de mener des recherches comme l’affirme la Ministre, ce n’est pas en raison du contenu de celles-ci mais bien du manque de moyens alloués à ce secteur et à la précarité grandissante de nombreux chercheurs et chercheuses.
Génération.s s’était opposé avec force à la dernière loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui actait une baisse importante des moyens pour la recherche.
Après les propos de Gérald Darmanin face à Marine Le Pen affirmant que certains articles de la loi séparatisme avaient été rédigés pour « faire plaisir à des représentants du Rassemblement National », c’est un nouveau gage que ce gouvernement donne à l’extrême droite.
Encore une fois incapable d’apporter des réponses concrètes aux problèmes que traversent le monde de la recherche et de l’enseignement, Frédérique Vidal fait le choix de stigmatiser une partie du corps enseignant.
Dans une période qui impose de l’apaisement et de la sérénité, ces propos sont indignes d’une Ministre de la République. Génération.s demande ce soir la démission de Madame Frédérique Vidal.
Génération.s tient à apporter tout son soutien aux étudiant.e.s, enseignant.e.s et chercheur.es.s.
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