Nous nous associons évidemment totalement à la peine, à l’émotion et à l’hommage qui s’imposent après qu’aient été tués en fonction plusieurs policiers.
Nous soutenons les gardien.nne.s de la paix, policier.e.s et gendarmes dans leurs revendications sociales, salariales, dans leur besoin d’être l’objet d’un accompagnement face au manque de moyens, à l’épuisement psychologique, à la vétusté du matériel et des infrastructures et au manque de reconnaissance. Comme trop de services publics essentiels à la République, notre Police est abandonnée par de longues années de politiques budgétaires en contradiction avec les objectifs assignés à ses agent.e.s. Ainsi, Génération.s est prêt à travailler à des solutions concrètes pour donner à notre police les moyens de remplir ses missions avec sérénité et efficacité.
Mais notre vision de la République et de sa Police est à l’opposé de plusieurs revendications corporatistes et répressives qui seront au cœur de cette mobilisation. Nos valeurs républicaines sont également incompatibles avec la présence de l’extrême droite dans cette manifestation tandis que ses discours alimentent le racisme, les discriminations et remettent en cause d’égalité des citoyen.ne.s devant la loi. Nos convictions de gauche et écologistes sont incompatibles avec une mobilisation dans laquelle se trouveront les membres du gouvernement responsables du délitement républicain, de l’abaissement du débat démocratique et de l’agonie des services publics.
Ainsi, nous ne pouvons nous inscrire dans une surenchère pénale dont tout le monde sait parfaitement qu’ elle sera inefficace à faire baisser la violence et les atteintes aux dépositaires de l’ordre public. Nous refusons de défiler pour demander l’automaticité des peines, qui bafoue des principes fondamentaux du droit et de la justice apaisée et indépendante à laquelle nous aspirons. Le comble de ce grand numéro de cirque de la récupération politique est qu’il est exécuté par Gérald Darmanin en tête qui ne règle rien aux mauvaises conditions de travail des policiers.
Nous ne pouvons nous associer à une démarche de pression et d’intimidation exercée sur la Justice. Nous refusons que l’institution judiciaire se trouve mise sous pression de la police et de ses organisations syndicales, car cela contrevient à l’équilibre qui fonde l’ordre républicain et les principes essentiels de l’État de droit. De ce point de vue, l’ajout par le Garde des sceaux d’amendements à son projet de loi pour mettre en place des peines plancher est une humiliation pour la justice et ses représentant.e.s.
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