Génération.s présente ses propositions pour faire face à la crise liée à l’épidémie de Covid-19, et préparer le projet politique de l’après.
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Alors que la crise du Covid-19 sévit partout dans le monde, la priorité doit être de sauver des vies. En France, malgré un système de santé délabré par le sous-investissement, un manque de ressources humaines et des pénuries (en matériel médical, médicaments, masques, gel hydroalcoolique…), les professionnel·les de santé se mobilisent sans relâche contre l’épidémie pour assurer notre protection. Ils et elles ont toute notre gratitude et notre admiration, tout comme ces salarié·es, agent·es du service public, commerçant·es, indépendant·es et toutes celles et ceux qui, parfois sans protection sanitaire, s’exposent pour assurer la continuité de leur activité et répondre à nos besoins de première nécessité. Nous ne l’oublierons pas. En toutes circonstances, nous rappellerons la priorité des imperatifs humains et sanitaires sur les intérets économiques et financiers.
Au-delà des questions brûlantes liées à la crise sanitaire et aux inégalités qu’elle exacerbe dans ce contexte de confinement, la situation actuelle témoigne de l’urgence de transformer notre modèle de société, mettre fin à la destruction de la biosphère, à la surconsommation, à l’appât du gain et le mythe des bienfaits d’une économie “libéralisée” et dont la concurence est le principe cardinal. C’est d’abord à l’effondrement concret de ce modèle que nous devons répondre. Les partisan·es de ce modèle dépassé sont les mêmes qui veulent faire croire depuis la chute du mur de Berlin qu’il n’y a pas d’alternative à ce système capitaliste productiviste, pollueur et inégalitaire. Les mêmes qui qualifiaient le projet avant-gardiste porté par Benoît Hamon en 2017, et par Génération·s depuis, d’”utopique” alors qu’il était le plus anticipateur de l’époque dans laquelle nous entrons.
La crise mondiale du Covid-19 vient détruire les illusions entretenues par les libéraux. C’est vers le service public et sa mission d’intérêt général, et non vers le secteur privé et sa logique marchande, que le gouvernement s’est tourné pour sauver des vies et tenter d’enrayer la pandémie. Face à l’arrêt de l’économie mondiale, nos concitoyen·nes ont compris que cette société de consommation qui conduit à la précarisation des plus précaires et à l’enrichissement des plus riches, qui détruit notre planète et nous fragilise face aux risques naturels, n’avait en fait rien d’inévitable. Ils et elles disaient les règles d’austérité insurmontables, notre système économique solide, le revenu universel d’existence irréaliste, la puissance publique archaïque : ils ont fait volte-face en quelques jours… Chacun·e apréciera combien ils se sont trompés.
Ne nous leurrons pas : les forces du statu quo sont puissantes et s’organisent déjà pour échapper à une refondation de notre modèle économique.
La mobilisation collective et massive des citoyen·nes, des collectifs, des ONG, des syndicats, des entreprises et de l’ensemble des mouvements politiques de la gauche et de l’écologie, est indispensable pour changer de cap. Nous ne voulons pas sortir de la crise, nous voulons fonder un nouveau monde.
En cette période de crise, les dérives autoritaires risquent de fragiliser durablement nos démocraties. En Asie et particulièrement en Chine, la surveillance généralisée, à l’appui de nouvelles technologies au service du pouvoir, s’est ancrée de manière encore plus impressionnante. En France, si la démocratie institutionnelle nous protège de tels excès, une forme d’état d’urgence “permanent” semble s’installer : après le péril terroriste, le péril sanitaire vient maintenant justifier la remise en cause des libertés publiques et de certains mécanismes de contrôle démocratique. Ailleurs en Europe et dans le reste du monde, la pandémie risque de signer l’acte de décès de la démocratie et d’accroître significativement les tensions internationales, avec des dirigeant·es qui s’empressent de prendre les pleins pouvoirs au nom de la gestion de crise et de sacrifier la coopération entre Etats, y compris au sein de l’Union européenne, au nom de la souveraineté nationale.
L’heure est grave. Nous devons prendre toute la mesure des risques auxquels nous sommes confronté·es. Nous devons saisir aussi toutes les opportunités que la situation inédite fait surgir pour commencer à construire une voie alternative. Génération·s prendra toute sa part dans les jours, les semaines et les mois qui viennent pour la bâtir.
C’est pourquoi nous présentons cette contribution. Elle s’inscrit dans un débat beaucoup plus large, qui a déjà commencé, lancé par des citoyen·nes, associations, collectifs, formations politiques, intellectuel·les. Il s’agit là d’une première contribution à ce débat inédit sur l’avenir de l’humanité, dans un moment historique de bascule vers un nouveau monde. Elle s’articule autour de trois priorités (I. Protéger la population / II. Protéger la planète / III. Protéger la démocratie) et présente notre vision du “jour d’après” : une protection universelle pour un monde contemporain plein d’espoir.
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