Face à la surdité institutionnelle et au mépris du gouvernement, la grève des personnels hospitaliers s’étend.
Après la mobilisation du 6 Juin dernier à l’appel du Collectif Inter-Urgences et des syndicats, la délégation reçue par le directeur adjoint du cabinet de la ministre a jugé très insuffisantes les réponses apportées à la colère et au découragement des personnels hospitaliers. Alors que les services sont partout surchargés, notamment aux urgences, et que la situation déjà insupportable va encore s’aggraver avec l’arrivée de la période estivale, la ministre propose une mission pour adapter les urgences aux nouveaux besoins, qui devrait rendre un rapport… à l’automne ! Les faits sont pourtant connus depuis longtemps et les chiffres parlent d’eux-mêmes. La fréquentation des urgences est passée de 10 millions en 1996 à 21 millions de passages en 2016 . Un accompagnement financier a été évoqué et les hôpitaux sont incités à mobiliser plus largement la prime de risque existante mais tout cela sans budget supplémentaire. De plus, aucune réponse n’a été fournie concernant les rémunérations ni l’ouverture de lits d’aval alors que ces 20 dernières années, 100 000 lits d’hospitalisation ont été fermés, aggravant inéluctablement l’encombrement des urgences, la désertification médicale et les inégalités territoriales d’accès aux soins.
Les réquisitions préfectorales sollicitant des soignant.e.s en pleine nuit ainsi que les propos culpabilisants de la Ministre de la santé concernant des arrêts de travail ont suscité une vague de désapprobation ainsi qu’une demande de concertation d’urgence par l’Ordre des Médecins.
Les témoignages de nos militant.e.s, professionnel.les ou usager.e.s du système hospitalier disent aussi l’alarmante progression de l’épuisement professionnel et les difficultés croissantes à exercer sereinement les métiers de la santé que ce soit aux urgences, dans les EHPAD, les maternités ou les services de psychiatrie. Partout, la même logique comptable est à l’œuvre et l’emporte sur la logique soignante. L’hôpital public est de plus en plus géré comme une entreprise privée et les objectifs de ses gestionnaires sont avant tout des objectifs de réduction budgétaires (réduction de plus d’un milliard d’euros par an des dépenses hospitalières).
Génération.s est indigné par l’absence de réponses immédiates à ce qui constitue une vraie urgence humaine et sociale. Les personnels de santé doivent avoir les moyens suffisants pour prendre en charge les patient.e.s dans des conditions dignes et en toute sécurité.
Nous n’acceptons pas un champ de destruction sociale supplémentaire, nous défendons l’égalité d’accès aux soins, la qualité des services publics de santé et le plein déploiement de la solidarité nationale.
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