En sanctionnant des personnalités, dont l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, des institutions européennes, et en insultant des chercheur.se.s pour leur prise de position sur la question des ouïghours du Xinjiang, la Chine montre aux Européens une fébrilité et un visage inédits. Ces sanctions font suite à celles prises par l’Europe à l’encontre de responsables en charge de la répression dans le Xinjiang. Si les sanctions européennes visent des actes illégaux au regard du droit international, celles de Pékin sanctionnent l’expression libre de personnalités politiques et du monde de la recherche. Un peu comme si la Chine étendait la censure qu’elle exerce sur ses ressortissants à l’extérieur.
Comme le montre le vote d’une résolution par le Parlement européen, le 17 décembre dernier, relative au sort du peuple ouïgours, la récente mobilisation de l’opinion et d’une partie de la communauté internationale de plus en plus sensibilisée à l’enfermement de tout un peuple, commence enfin à porter ses fruits.
Pour rappel, tout un travail d’investigation porté par des journalistes et une plateforme d’ONG a mis en lumière le système concentrationnaire et les discriminations systématiques dont le peuple ouïghours est victime depuis des années. L’objectif de cette politique est l’effacement de la culture et du peuple ouïghours d’une Chine que les dirigeant de Pékin souhaitent homogène et docile. Cette politique est évidemment une violation grave des droits humains les plus élémentaires, socle de notre système international et au fondement des valeurs sur lesquels s’adossent nos démocraties.
Au-delà de cette réaction de la part de Pékin, il y a urgence à repenser notre positionnement à l’endroit de la Chine, les ensembles européens et chinois étant interdépendants, il est possible de peser politiquement pour infléchir la politique de la Chine sur la question ouïghours mais aussi sur un comportement sur la scène internationale de moins en moins coopératif. Le récent sommet sino-américain en Alaska comme les menées chinoises dans sa périphérie en témoignent. En ce sens, la conclusion de l’accord sur les investissements entre Bruxelles et Pékin, avec le soutien de l’Élysée, sans contrepartie dans le domaine de l’environnement et en matière de droits humains, mériterait d’être remis en cause à l’aune de ce comportement.
Génération.s soutient donc les personnalités, dont l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, et les structures ayant fait l’objet de sanctions et appelle les autorités politiques européennes et françaises à plus de fermeté à l’égard de Pékin.
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