Journée de l’Europe : L’avenir de l’Union passe par un printemps européen

Par Génération•s

Ce 9 mai, la journée de l’Europe célèbre un idéal : celui que les conflits, mêmes les plus anciens et violents, peuvent se résoudre par le dialogue et la coopération entre les peuples. Mais cet idéal est en danger. La réalité actuelle de l’Union Européenne est bien éloignée de la « solidarité de faits » voulue par Schuman, ou des aspirations actuelles de ses citoyen·ne·s. De ce fait, elle contribue à la résurgence du nationalisme dans de nombreux pays. Alors pour que l’idéal survive, la conférence sur l’avenir de l’Europe ne suffira pas. L’Union Européenne doit se réinventer.

Une Union bâtie sur des espérances

L’Union Européenne s’est bâtie sur des espérances. Espérance de paix après des centaines d’années de guerre entre les pays européens. Espérance de stabilité économique au travers de l’adoption d’une monnaie unique. Espérance d’indépendance alimentaire avec la PAC. Espérance d’innovation au travers du programme Ariane ou Airbus. Espérance de partage et de fraternité au travers du programme Erasmus. Nombreux sont les espoirs que l’Union Européenne a portés. Mais si le succès a parfois été au rendez-vous, il a trop souvent laissé place aux désillusions et aux renoncements.

Une Union devenue celle des renoncements

Sous couvert d’une aspiration à la prospérité et du dogme de son ruissellement, l’Union Européenne a favorisé le libéralisme au détriment de la lutte contre la précarité. Sous couvert de sécurité, l’Union Européenne a renoncé à être la terre d’accueil et de solidarité qu’elle a toujours été pour des populations fuyants les conflits, la pauvreté ou, de plus en plus, les conséquences des changements climatiques. Face aux pays qui en son sein, attaquent les droits des LGBT, allant jusqu’à créer des zones « LGBT-free », l’Union Européenne se montre impuissante. Face au changement climatique, enjeu du siècle, l’Union Européenne demeure trop timorée. Face à une volonté toujours plus grande de transparence, l’Union Européenne se drape d’opacité, y compris pour ses propres député·e·s quand il s’agit d’accords commerciaux internationaux ou pour la distribution de vaccins. Chacun de ces renoncements et de ces espoirs déçus, alimentent la défiance, le repli sur soi, et in fine, la tentation nationaliste.


Un printemps européen nécessaire à ce que l’Union ait un avenir

Pourtant une autre Union Européenne est possible. Aujourd’hui s’ouvre la conférence sur l’avenir de l’Europe. Elle sera un échec si elle persiste à n’être qu’un énième outil de communication vertical et très cadré de l’Union vers ses citoyen·ne·s, comme cela semble malheureusement en prendre le chemin. Elle pourra être une réussite, si elle aboutit à une véritable remise en cause des traités, en faveur d’une Union Européenne démocratique, écologique, sociale, solidaire, transparente, égalitaire. Une Union au service des citoyens et citoyennes et non prisonnière de l’intérêt économique, national ou politique de quelques-uns. C’est à ce prix que l’idéal pourra survivre et qu’après des années d’hiver nous pourrons connaitre un printemps européen.

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