Mercredi dernier, à la demande du gouvernement italien de Mario Draghi, sept anciens membres des Brigades rouges ont été arrêtés au petit matin.
On est venu arrêter des sexagénaires, des septuagénaires, réfugiés en France depuis plus de trente ans qui avaient refait leur vie et vivaient paisiblement.
Sans sous-estimer la gravité des faits reprochés, ni la période de tensions qui régnait alors en Italie il y a presque 50 ans, la France ne peut pas trahir ainsi sa parole.
En effet, lorsque ces militants sont arrivés en France dans les années 80, le gouvernement de François Mitterrand a alors proposé de leur donner asile, en échange du fait qu’ils renonceraient à la violence et à l’action armée. Depuis lors, ni Jacques Chirac ni même Nicolas Sarkozy n’avaient remis en cause la parole de la France. Contrairement à ce qu’affirme Eric Dupont-Moretti, le garde des sceaux, qui s’est permis d’inventer une fausse anecdote le week-end dernier sur France Inter, c’est bien la « doctrine Mitterrand » qui a été bafouée.
Nous savons, par ailleurs, que s’ils sont expulsés vers l’Italie, ils n’auront pas le droit à un nouveau procès. Ils risquent l’application directe des peine auxquelles ils ont été condamnés dans un contexte tout autre : la réclusion criminelle à perpétuité ou des peines de plus de 10 ans. La justice n’est pas la vengeance.
Par ce geste Emmanuel Macron, non seulement renie la parole de la France, mais cède aux sirènes d’un gouvernement italien dominé par la droite conservatrice.
Génération condamne ses arrestations et demande à ce que la France maintienne ses engagements en matière d’asile politique. Nous refusons l’extradition de ceux qui ont trouvé asile chez nous.
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