Le Président de la République a raté ses deux objectifs : répondre aux attentes du mouvement des gilets jaunes et tracer une voie de transformation réelle au service du climat.
Quand on se trompe de constat, on se trompe de réponse.
Les annonces d’Emmanuel Macron ne pouvaient répondre ni à la fronde des gilets jaunes ni à l’urgence écologique car il n’accepte pas d’ouvrir les yeux sur la réalité.
Au cours de son intervention le Président de la République a raté ses deux objectifs : répondre aux attentes du mouvement des gilets jaunes et tracer une voie de transformation réelle au service du climat.
Sur le premier point il refuse de remettre en cause sa politique libérale qui sert les plus riches et fragilise les classes moyennes et appauvrit davantage encore les plus pauvres. A ne pas vouloir reconnaître que ce mouvement est d’abord un cri de colère contre l’injustice financière et sociale, il propose uniquement une concertation décentralisée tout en estimant que les dispositifs sont suffisants mais seulement mal connus.
Sur la question énergétique, s’il fixe des objectifs ambitieux, il n’apporte aucune précision sur les moyens de les atteindre ou les conditionne de telle façon que cela revient à les annuler. De plus ses affirmations sont en contradiction flagrante avec les décisions que son gouvernement prend au quotidien.
Sur le nucléaire il renvoie les décisions à plus tard et récuse toute sortie même à moyen terme de cette énergie dangereuse et particulièrement chère. Cédant au lobby nucléocrate, il envisage la construction de nouveaux EPR symbole pourtant incontestable de l’échec de cette filière.
D’une façon générale Emmanuel Macron renvoie sur tous les autres la responsabilité de la situation actuelle mais ne propose pourtant rien de nouveau pour en sortir.
Génération.s aurait aimé entendre le président annoncer :
- Un plan massif d’investissement dans la rénovation thermique des bâtiments, principal moyen de réduire les consommations tout en redonnant du pouvoir d’achat,
- L’affectation à la transition écologique de l’intégralité des recettes liées à toute la fiscalité écologique,
- Une baisse à 5.5% du taux de TVA sur les transports en commun et les véhicules les plus propres,
- La mise en œuvre d’une politique volontariste contre les principaux pollueurs (aviation, marine marchande, pétroliers, etc.),
- Une participation financière du secteur bancaire par des prêts à taux zéro pour aider les ménages les plus pauvres à s’équiper de façon plus écologique,
- Une politique industrielle digne de ce nom pour concevoir des véhicules à la consommation très faible (moins de 2l aux 100km),
- Le maintien ou le retour des services publics de proximité pour limiter les déplacements.
- L’encadrement des loyers pour permettre à toutes et tous de se loger au cœur des villes.
- Un changement radical en matière de réduction des inégalités sociales et environnementales et un moratoire sur le projets qui vont encore aggraver la situation comme la réforme des retraites.
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