Génération·s s’oppose fermement à la réforme du système de retraite envisagée par le gouvernement. Nous serons dans la rue avec les organisations syndicales le 5 décembre prochain, soutenons les grévistes, et appelons toutes celles et tous ceux qui souhaitent défendre notre système par répartition à se joindre à cette mobilisation.
Après la réforme visant à dégrader l’assurance-chômage, Génération.s estime que la réforme proposée marque le profond mépris du gouvernement actuel pour le programme du Conseil national de la résistance de 1944, alors qu’il s’agit de notre joyau le plus précieux. Ce programme visait, à travers l’assurance-chômage, l’assurance-maladie et un système de retraite fondé sur la solidarité intergénérationnelle, à protéger tout un chacun contre les aléas et les accidents de la vie. La réforme du gouvernement, avec l’introduction d’un système par points, nous en rend individuellement responsables.
Les ouvriers sont-ils et elles responsables de leur espérance de vie de 6 ans inférieure à celle des cadres ? Les femmes sont-elles responsables de leur maintien à temps partiel subi dans la grande distribution ou l’aide à la personne ? Les jeunes sont-ils et elles responsables du chômage qu’ils affrontent plus que la moyenne et des emplois précaires qu’ils sont contraints d’occuper ? Les seniors sont-ils et elles responsable de l’augmentation de 179% de leur taux de chômage depuis 2008 ? C’est ce qu’Emmanuel Macron veut nous faire croire.
Le gouvernement ne cesse de se cacher derrière la volonté de supprimer les régimes spéciaux, mais ceux-ci ne représentent que 3% des situations ! Qui peut décemment croire, après la baisse des APL et la fin de l’ISF, après la réforme de l’assurance chômage, la suppression des contrats aidés, après les « ceux qui ne sont rien » et « il suffit de traverser la rue », que ce gouvernement est soudainement mû par un souci d’égalité ? Derrière l’offensive de communication gouvernementale, il y a une vaste arnaque, dont l’objectif réel est uniquement comptable : réduire le niveau des pensions de toutes celles et tous ceux qui n’auront pas les moyens de cotiser à une retraite privées. A l’inverse, seuls celles et ceux qui auront les moyens de cotiser pour une retraite complémentaire arriveront à s’en sortir et vivre dignement. Preuve en est, la limitation des dépenses du futur système de retraites à 14% du PIB, alors que le nombre de retraité·es passera d’un cinquième à un quart de la population d’ici 2050. Les plus riches feront, eux, un pas de plus hors de la solidarité nationale avec l’abandon de la cotisation pour les salaires au-dessus de 120 000 annuels.
Cette réforme n’est pas à la hauteur des bouleversements que connaissent nos sociétés, nos économies et le travail. Avec la raréfaction de l’emploi, comment imaginer que les individus puissent s’assurer d’un cumul de points suffisants pour bénéficier d’une pension décente, tout en se prémunissant contre la précarité potentiellement induite par une valeur du point non garantie.
Alors que l’espérance de vie en bonne santé n’est aujourd’hui que de 64 ans pour les femmes et 62 ans pour les hommes, et qu’elle baisse, Génération-s revendique le droit à travailler moins pour vivre mieux. Nous demandons l’arrêt immédiat des exonérations de cotisations patronales qui ne cessent d’affaiblir les solidarités, et assumons la volonté de trouver de nouvelles ressources pour pouvoir financer nos protections sociales, avec notamment l’instauration d’une taxe robot et une mise à contribution plus importante
Génération.s invite l’ensemble de la gauche, des syndicats, des citoyennes et citoyens qui souhaiteront s’y joindre, à engager une réflexion collective afin d’imaginer les protections sociales de demain.
aucun commentaire
Écrire un commentaire