Alors que les conséquences sociales de la COVID-19 restent imprévisibles, le Président de la République a annoncé vouloir rouvrir le chantier de la réforme des retraites. Cette précipitation tient plus du dogmatisme et de la stratégie électorale que d’une prétendue urgence à sauver notre système.
Contrairement à ce que les libéraux tentent de faire croire, à court et moyen terme notre système n’est pas aujourd’hui en danger. Le danger qui menace notre système social est d’abord l’incapacité de ce gouvernement à lutter contre le chômage, en laissant notamment des entreprises bénéficiaires des largesses de l’État supprimer des emplois et participer à la baisse du nombre des cotisant.e.s.
Le choix de Macron de relancer la réforme des retraites est triplement dogmatique :
Dogmatique parce qu’il cherche à gommer du paysage social français les victoires issues des combats ouvriers et syndicaux qui ont conduit à faire de la retraite un droit pour chacun.e.
Dogmatique en ouvrant grand les portes au modèle anglo-saxon des fonds de
pension pour nourrir la finance et affaiblir notre système par répartition basé sur la double solidarité intergénérationnelle et professionnelle.
Dogmatique et populiste en voulant opposer retraités et salariés, jeunes et vieux,
public et privé, les seniors apparaissant comme une caste de privilégiés alors que les jeunes seraient les victimes de ce système.
Un dogmatisme présidentiel qui s’exprime par le refus d’un rééquilibrage de la solidarité vers cette jeunesse en fermant la porte à un éventuel Revenu Universel d’Existence pour les 18-25 ans, et en refusant même l’extension du RSA actuel à cette jeunesse.
Génération.s affirme que la question de la retraite doit être un débat de fond. Il ne peut se confondre avec le temps d’une élection présidentielle. La retraite par répartition est notre bien commun. Vouloir le rendre plus juste, plus solidaire et plus efficace doit passer par un débat serein, éclairé, dépassionné et construit dans le respect des engagements de celles et ceux qui l’ont créé, porté et fait perdurer depuis plus de 70 ans cette part fondamentale de notre richesse collective.
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