Génération·s souhaite rappeler son engagement et sa détermination à combattre toutes les formes de précarité au travail. Or, l’ubérisation plonge un nombre croissant de personnes et de familles dans une précarité inacceptable, comme le rappelle le dernier film de Ken Loach « Sorry We Missed You », sorti ce mercredi 23 octobre au cinéma. Cumulant à la fois tous les inconvénients du salariat, et notamment le lien de dépendance vis-à-vis de l’entreprise (qui fixe les tarifs des prestations et impose les règles de travail sous peine de sanction), avec ceux des « véritables » travailleurs indépendants (manque de visibilité sur leurs revenus et absence des protections collectives accordées aux salariés) les travailleur.se.s des plateformes numériques se retrouvent dans une situation qui n’est pas sans rappeler les formes les plus violentes de l’exploitation capitaliste.
Il est absolument vital que nous répondions dès aujourd’hui aux défis de l’automatisation, de la transformation du rapport au travail, de la protection de nos biens communs et de la puissance politique et économique des plateformes du numérique.
Les travailleur.se.s des plateformes se mobilisent partout en Europe pour faire valoir leurs droits et demander de nouvelles formes de protection, adaptées à cette nouvelle forme de travail. Mais les multinationales pour lesquelles ils et elles travaillent n’ont aucun intérêt à céder à leurs demandes. C’est donc aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités. Nous demandons une nouvelle fois à l’Etat français d’agir pour garantir à ces travailleur.se.s un revenu minimum, le droit à une véritable protection sociale et l’amélioration de leurs conditions de travail. Alors que le 14 septembre dernier, le gouverneur de Californie a décidé de contraindre Uber, Lyft et toutes les plates-formes de services de conférer le statut d’employé aux travailleurs, il serait étonnant que la France et l’Europe restent à la traîne en matière d’extension des droits sociaux.
Au-delà de la réponse française qui peut être apportée rapidement, il est essentiel d’agir au niveau européen afin d’éviter les logiques de concurrence entre travailleurs ou entre Etats.
Il est urgent de s’attaquer à la taxation de ces multinationales qui aujourd’hui encore refusent massivement de participer à la redistribution de la richesse produite par l’impôt. Par ailleurs, la robotisation des économies pose la question du financement des systèmes de sécurités sociales au niveau européen. La proposition de « taxe Robot » portée par Génération.s constitue un élément de réponse. Le « progrès » n’a aucun sens s’il se fait contre l’humain, les solidarités et la planète qui subit de plein fouet l’impact de cette consommation permanente et outrancière.
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